Une nouvelle filière pour l’usine d’Orly en 2021



Une filière modulable et optimisée
Pilotée avec l’ensemble des autres unités de production d’Eau de Paris, l’usine d’Orly peut produire à elle seule de 90 000 à 300 000 m3/j d’eau potable selon la demande. Cette souplesse d’exploitation va encore être renforcée avec sa modernisation, grâce à la possibilité d’un traitement par demi-usine. Ce fonctionnement plus fluide aura un impact positif sur la consommation d’énergie, ainsi que sur la sécurité d’approvisionnement en eau de la capitale, tout en répondant encore mieux aux besoins des usagers.

Des performances sanitaires renforcées
L’eau délivrée par Eau de Paris répond déjà à toutes les normes en vigueur (100 % de conformité en 2017) mais pour pouvoir anticiper les évolutions réglementaires, la nouvelle filière sera dotée de réacteurs à charbon actif à renouvellement continu. Cette technologie innovante permettra d’abattre un spectre encore plus large de micropolluants, dont les polluants émergents.
Le principe de double barrière de traitement sera quant à lui conservé avec une deuxième phase de traitement par réacteurs ultra-violets.

Un projet intégré à son environnement
Les enjeux environnementaux sont au cœur du projet de modernisation. D’un point de vue architectural, le bâtiment qui accueillera la nouvelle filière s’intégrera parfaitement à ce site implanté en bord de Seine dans un espace préservé de 55 ha, tout en conciliant héritage du patrimoine industriel et modernité. Face aux défis du changement climatique et de protection de la ressource, le projet renforce la protection du site face aux crues centennales. La « transparence hydraulique » de l’ouvrage est un impératif : il ne perturbera pas les mouvements naturels des eaux.
Toujours dans un souci de préservation de l’environnement, le séchage au soleil des boues filtrées, dans les lagunes du site, va être pérennisé afin de limiter l’usage de réactifs chimiques et d’énergie supplémentaire. Le charbon actif sera quant à lui réutilisé après régénération.

À l’heure du Grand Paris
Alors que la Ville de Paris et Eau de Paris souhaitent consolider, dans le cadre de la Métropole du Grand Paris, les coopérations entre les opérateurs sur les enjeux d’intérêt général que constituent la sécurité d’approvisionnement, la surveillance et la protection de la ressource, la modernisation de l’usine d’Orly va augmenter la capacité d’Eau de Paris à soutenir, en secours, les communes périphériques avec lesquelles elle est maillée, grâce à son réseau interconnecté en aval. L’usine d’Orly bénéficie en outre d’une réserve d’eau brute indépendante de la Seine, qui lui assure deux jours d’autonomie même en cas de pollution majeure du fleuve.

La transition numérique sur le terrain
La définition du programme fonctionnel des travaux, s’appuiera sur le BIM, ou Building Information Modeling, un outil innovant de modélisation numérique des informations ou données du bâtiment. Il permettra d’anticiper la maintenance et l’exploitation de l’usine et de mieux associer et coordonner les divers intervenants, tant internes qu’externes, grâce à sa dimension collaborative. Spécificité d’Eau de Paris, l’intégration de l’ingénierie garantit la meilleure coordination possible entre le maître d’œuvre et l’exploitant.

Avec ce nouveau projet, Eau de Paris se dote d’une nouvelle filière de traitement innovante, modulable, respectueuse de l’environnement, anticipant les futures normes réglementaires et s’inscrivant dans le projet métropolitain du Grand Paris. C’est une nouvelle opportunité pour démontrer les atouts du modèle intégré de notre entreprise publique, qui innove au service des usagers
Le Projet en quelques chiffres....
Focus sur le procédé Carboplus ®.
Le procédé Carboplus® a été développé et breveté par SAUR – STEREAU. Il s’agit d’un réacteur à forte concentration de charbon actif fluidisé, c’est-à-dire en expansion naturelle sous l’effet de la circulation de l’eau.
Il répond à la problématique de l’élimination des micropolluants et de la matière organique dans les eaux de surface et les eaux de nappes souterraines. Ce brevet garantit à ses utilisateurs d’une approche technique à la fois robuste et aboutie pour la potabilisation de l’eau destinée à la consommation humaine.
Les performances de traitement du Carboplus® sont liées :
- A la très grande surface de contact entre l’eau et le charbon actif adsorbant, condition nécessaire pour obtenir les meilleures performances de traitement,
- A la fluidisation du charbon qui permet d’optimiser le contact entre l’eau à traiter et la matière absorbante ;
- Au renouvellement continu du charbon actif à très faible dose pour maintenir constante la force du système,
- A l’adaptation du dosage de charbon actif neuf aux caractéristiques des eaux
2005-2011 : la R&D pour l’Eau Potable
Différentes installations pilotes ont été mises en œuvre sur les sites du Jaunay (eau de barrage), de Férel (eau de rivière : La Vilaine), SIAEP Région de Charny (Les Ormes, eau souterraine à régimes karstiques). Des dopages ont également été réalisés pour simuler des pollutions chroniques comme les solvants chlorés.
Ces études portent sur les deux versions du produit CARBOPLUS® micro-Grain et Poudre. Toutes, financées en partie par l’Agence de l’Eau Seine Normandie (AESN), ont fait l’objet de publications. Les fiches résumées éditées par l’AESN permettent de comprendre la finalité de chacune de ces études effectuées sur le CARBOPLUS® et les résultats obtenus.
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